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Les jeunes d'aujourd'hui peuvent-ils encore croirent en leur avenir professionnel ?
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définition
Avenir professionnel : Situation sort de quelqu'un dans le temps à venir, évolution, destinée de quelque chose dans une activité de manière très compétente
18 décembre 2017

Apprentissage: comment l'Allemagne met la France KO

infographie, apprentissage

Certes, en France, la voie professionnelle ne se résume pas à l'apprentissage (il y a aussi les contrats professionnels et les lycées professionnels). Ce qui biaise -un peu- ces chiffres. Force est de constater: le système français fonctionne moins bien «en matière de responsabilités entre les acteurs, de la valeur sociale accordée aux voies professionnelles, et des modes de reconnaissance de la qualification dans l'emploi et la carrière», assure-t-on au Centre d'analyse stratégique.

• Des cultures différentes

En Allemagne, l'apprentissage est une voie sélective (âge élevé et diplome à l'entrée), exigeante aussi bien pour l'apprenti que pour l'entreprise d'accueil (avec des contrats de longue durée). Il est considéré comme le mode d'accès quasi-exclusif aux emplois de qualification moyenne qui garantissent des débouchés professionnels satisfaisants et des perspectives de progression ultérieure dans des entreprises. «Dans un contexte démographique où la ressource en main d'œuvre qualifiée est rare, les entreprises sont fortement impliquées, quels que soient leur taille et leur secteur d'activité, et y recourent largement comme pré-embauche», assure Bertrand Martinot.

En France en revanche, l'apprentissage est depuis toujours davantage considéré comme un outil de la politique de l'emploi susceptible d'insérer les jeunes en échec scolaire. «L'apprentissage apparaît pour les entreprises comme un moyen pour elles de limiter leur coût du travail», estime Bertrand Martinot. Il est surtout pratiqué dans les TPE (très petites entreprises), dans des métiers relativement peu rémunérés, dont les perspectives professionnelles sont souvent médiocres et le plus souvent sans intention d'embauche à l'issue de la formation. Face à ce constat, les pouvoirs publics français ont encouragé l'apprentissage dans l'enseignement supérieur. Mais cela a eu pour effet de raccourcir la durée moyenne des contrats d'apprentissage: «Les entreprises et les écoles d'enseignement supérieur tendent à utiliser l'apprentissage comme une sorte de ‘super-stage'», analyse l'expert.

• Un système éducatif allemand plus efficace

La différence fondamentale entre l'Allemagne et la France en matière d'apprentissage se situe en amont, à l'école. Tandis que l'Hexagone a opté dans les années 1970 pour le collège unique pour les 11-15 ans, l'Allemagne a conservé pour cette tranche d'âge un système d'enseignement général éclaté.

Les jeunes allemands doivent faire un choix dès 11-12 ans, au moment de l'entrée dans le premier cycle de l'enseignement secondaire. «Dès lors, 60% des jeunes ne suivent pas un enseignement secondaire général mais sont orientés vers un enseignement professionnel de qualité, très majoritairement en apprentissage», explique Bertrand Martinot.

De son côté, la France donne théoriquement à tous les jeunes de moins de 16 ans les mêmes chances d'obtenir tous les diplômes possibles par la suite. Sauf qu'en réalité, les élèves sont marqués à vie par leur orientation (enseignement général, professionnel, différentes séries du baccalauréat...). Par ailleurs, même dans les filières professionnelles, l'enseignement général (français, histoire, mathématiques, etc.) reste trop fort et ne varie pas d'un cursus à un autre, tandis que l'enseignement pratique de la vie en entreprise est trop peu développé.

• Un financement «décourageant» en France

Une autre différence de taille réside dans le mode de financement du système. En Allemagne, en l'absence d'un mécanisme de mutualisation des coûts, la quasi-totalité de la formation pratique est à la charge des entreprises. En France, l'Etat et les régions restent les principaux financeurs d'un système d'apprentissage très complexe, au travers par exemple d'une multitude d'exonérations de cotisations sociales, d'aides pour les employeurs et des dépenses consacrées au fonctionnement des Centres de formation des apprentis (CFA).

Cette complexité s'accompagne en France d'une forte instabilité juridique que politique. Les aides financières à l'apprentissage ont été rognées au début du quinquennat de François Hollande, avant d'être rétablies sous d'autres formes en 2015. Une pagaille qui a découragé un peu plus les entrepreneurs, qui sont déjà perdus à l'idée de savoir combien ils vont devoir payer leur apprenti: en effet, selon son âge et sa qualification, il touchera 25%, 37%, 41% ,49%, 53%, 61%, 65% ou 78% du smic. Et encore, si la branche concernée n'impose pas d'autres taux...

• Une organisation bien trop compliquée en France

En Allemagne, l'ensemble des politiques de formation, de l'enseignement professionnel et de la recherche sont pris en charge par un même ministère. Alors qu'en France, le ministère de l'Éducation nationale gère l'enseignement professionnel scolaire mais partage avec le ministère du Travail la responsabilité de l'apprentissage...

Côté organisation générale, en Allemagne, le niveau central agit comme une tête de réseau de tous les organismes régionaux responsables de la formation professionnelle et associe étroitement à sa gouvernance les partenaires sociaux et les Länder. Ces derniers mettent en place la politique nationale et assurent seuls la tutelle et le financement des écoles professionnelles.

Alors qu'en France, -c'est quasi-inexplicable- les régions conventionnent et subventionnent (sur des montants compliqués à calculer) les CFA. Elles élaborent aussi ledit «contrat de plan régional des formations et de l'orientation professionnelles», qui inclut aussi bien l'apprentissage que l'enseignement professionnelle par voie scolaire. Un contrat «qui doit être cosigné par le préfet de région et le recteur. Quant à l'approbation du contrat par les partenaires sociaux, elle n'est que facultative», explique Bertrand Martinot.

• Pas de lisibilité en France

Autre exemple significatif: en France, les offres des entreprises et les demandes des jeunes restent éclatées entre le service public de l'emploi (SPE), Pôle emploi et les missions locales et ne sont pas rassemblées. Le site pôle-emploi.fr ne propose pas de service dédiée aux candidats à l'apprentissage: ils doivent trouver un employeur et un CFA par eux-mêmes. En Allemagne, l'équivalent de Pôle emploi propose une entrée spécifique pour les apprentis sur son site, avec des offres claires classées selon les référentiels des 331 métiers éligibles à l'apprentissage... mis à jour régulièrement selon les besoins des entreprises.

Auteur : Marine Rabreau

Source : http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/dessous-chiffres/2016/01/08/29006-20160108ARTFIG00005-apprentissage-comment-l-allemagne-met-la-france-ko.php

Résumé : Le 8 janvier 2016 Marine Rabreau, chef d'édition service économie publie un article dans le Figaro comparant l'apprentissage entre la France et l'Allemagne. Cette article montre un nette avantage à l'allemagne dans ce secteur, et des statistiques plutots encouragentes, par exemple le taux de chomage chez les jeunes en Allemagne est de 7,8% et 24,8% en France. Plusieurs facteur sont en jeux pour permettre à l'apprentissage d'être plus bénéfique, et l'allemagne a sun les gérers : le financement, la culture, l'education...

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